jeudi 20 avril 2017

Les filles au lion : "On ne connaît pas forcément le sort qu'on mérite"




La quatrième :




En 1967, cela fait déjà quelques années qu'Odelle, originaire des Caraïbes, vit à Londres. Elle travaille dans un magasin de chaussures mais elle s'y ennuie, et rêve de devenir écrivain. Et voilà que sa candidature à un poste de dactylo dans une galerie d'art est acceptée ; un emploi qui pourrait bien changer sa vie.


Dès lors, elle se met au service de Marjorie Quick, un personnage haut en couleur qui la pousse à écrire. Elle rencontre aussi Lawrie Scott, un jeune homme charmant qui possède un magnifique tableau représentant deux jeunes femmes et un lion. De ce tableau il ne sait rien, si ce n'est qu'il appartenait à sa mère. Marjorie Quick, à qui il soumet la mystérieuse toile, a l'air d'en savoir plus qu'elle ne veut bien le dire, ce qui pique la curiosité d'Odelle.


La jeune femme décide de déchiffrer l'énigme des Filles au lion. Sa quête va révéler une histoire d'amour et d'ambition enfouie au coeur de l'Andalousie des années trente, alors que la guerre d'Espagne s'apprête à faire rage.

Après avoir littéralement dévoré "Miniaturiste", son premier roman, j'ai sans hésiter acheté ce nouvel opus, sans même regarder quoi il parlait. Et, à nouveau, j'ai été emportée par ma lecture, même si le coup de coeur ressenti pour "Miniaturiste" ne s'est pas reproduit.

Plusieurs thèmes importants sont abordés dans ce roman :  l'ambition, le féminisme, la condition de l'artiste, la guerre d'Espagne, mais aussi l'amour, l'amitié, la famille et, bien sûr, l'Art.

Mais au-delà de ces thématiques, j'ai été tout simplement emballée par une bonne histoire bien contée. Les personnages d'Olive et de Teresa sont fascinants, de même que la figure mystérieuse de Marjorie Quick, et le lien trouble entre tous les protagonistes de l'histoire est un de ses grands attraits.

Comme la maison de poupées dans "Miniaturiste", la figure centrale du roman est toutefois un objet du passé, et ici il s'agit du tableau, inventé par l'auteur, mais si bien décrit, avec minutie et passion, qu'il a littéralement enflammé mon imaginaire et que j'aurais aimé qu'il existe vraiment, pour pouvoir l'admirer.


Jessie Burton fait monter la tension dramatique dans la deuxième partie du roman, nous enchaînant à sa lecture, sans pouvoir le lâcher. Fresque familiale, roman historique, réflexion sur la place de l'art ou la peinture au féminin, c'est tout cela à la fois, c'est foisonnant, passionnant, troublant, mystérieux et addictif.

Le mot qui me vient pour parler de ce livre est "romanesque", il est de ceux qui nous emporte loin, ailleurs, qui mélangent mystère, aventure, art, amour, tous les thèmes qui, mélangés à une belle écriture, donnent un excellent moment de lecture.

A recommander !


On ne connaît pas forcément le sort qu'on mérite. Les moments qui changent une vie -une conversation avec un inconnu à bord d'un bateau, par exemple- doivent tout au hasard.
Et pourtant, personne ne vous écrit une lettre, ou ne vous choisit comme ami, sans une bonne raison. C'est ça qu'elle m'a appris : vous devez être prêt à avoir de la chance. Vous devez avancer vos pions.



"Les filles au lion", Jessie Burton, Gallimard, 2017



Pour info, le merveilleux "Miniaturiste" est disponible en poche :





5 commentaires:

  1. J'ai tellement aimé le premier... Je le conseille à tous les lecteurs qui veulent bien m'écouter. :)
    Le second est fraîchement arrivé, je résiste à l'envie de le cataloguer et de l'équiper en catimini pour le lire.

    RépondreSupprimer
  2. J'ai adoré Miniaturiste, je compte bien lire celui-là aussi.

    RépondreSupprimer
  3. Réponses
    1. Oui, c'est le principal atout du roman ! Merci pour ton commentaire

      Supprimer

Laissez-moi un petit mot ;-)