mercredi 29 novembre 2017

Comment lisez-vous, Véronique Gallo ?




Il y a parfois dans la vie des petites magies, des rencontres importantes. Ma rencontre avec Véronique Gallo, comédienne, humoriste et écrivain belge, fait partie de ces jolis cadeaux qui arrivent parfois ... 
Il y a déjà presque deux ans qu'elle me fait l'honneur d'être mon amie, et elle m'a énormément aidée dans ma "vie de mère" à moi, pas toujours évidente ...

Je ne peux que vous conseiller ses vidéos sur sa chaîne Youtube, ou à voir sur Téva si vous êtes français (quelle chance vous avez ! pas d'être français, mais de voir ses vidéos ;-), et son dernier spectacle, "The one mother show", qui connaît un extraordinaire succès, plus que mérité.

Véro est très drôle, très juste, adorable dans la vie, et si vous ne la connaissez pas encore, que vous soyez maman ou non, foncez la découvrir !

Elle a répondu à mon questionnaire sur ses habitudes de lecture, merci à toi, Véro ! Et bisous !


- Ton livre d'enfance ?  
Y en a plusieurs ! Mais j’ai appris à lire avec « Oui-Oui » et « Martine » avant de dévorer tous les livres de la Comtesse de Ségur et puis toute la bibliothèque verte et rose ! Avec de grands émois devant « Florence infirmière » ,-) 
- Celui que tu relis de temps en temps ? 
J’ai relu le Bon Gros Géant de Roald Dahl dernièrement… Que du bonheur…  
- Ta dernière déception ? 
Il y en a eu plusieurs des livres que je me réjouissais d’ouvrir mais dans lesquels je ne me suis pas retrouvée… Mais pas besoin d’en parler, car maintenant quand je n’accroche pas avec l'écriture, j’arrête et je passe à autre chose. 
- Ton dernier coup de coeur? 
Virginie Despentes avec Vernon Subutex. Et je viens de commencer Bakhita de Véronique Olmi dont j’adore l’écriture…  
- Papier ou liseuse ? 
Papier toujours papier mais je songe à la liseuse. 
- Un genre littéraire favori ? détesté ? 
je déteste la chicklit et tous les romans qui racontent des histoires sans qu’il n’y ait une véritable écriture littéraire. Pas de genre favori mais il faut une musicalité et que ça provoque des émotions mais je lis aussi beaucoup de théâtre classique : lire et relire Racine, par exemple, me procure encore et toujours beaucoup d’émotions.  
 - Le meilleur endroit pour lire ? 
dans mon bain ou dans mon lit !  
- A boire, à manger en lisant ? 
Du thé…  
- Un seul ou plusieurs à la fois ? 
Un livre dans chaque pièce… J’avoue... 
- Un auteur fétiche ? 
Entre autres : Delphine de Vigan, Véronique Olmi, Yasmina Reza. 
- Bibliothèque ou librairie ? 
Librairie ! Je ne peux pas rendre les livres que j’ai aimés !  
- Une petite manie en lisant ? 
non, aucune si ce n’est celle d’avoir envie d’être happée par la lecture. 
- Marque page ou page cornée ? 
Page cornée ! J’aime l’objet et j’aime le triturer !  
- Combien de livres par mois ? 
Avant j’en lisais au moins 4 mais maintenant c’est devenu plutôt 1 voire 1 tous les deux mois. Je me rattrape souvent en vacances.  
- Un conseil de lecture ? 
« Un homme » d’Oriana Fallaci. Le plus beau livre jamais écrit sur la révolution, la torture, l’amour et la passion. 





En bonus, une de mes vidéos préférées, bien de saison,  qui me fait hurler de rire !

vendredi 24 novembre 2017

Saint Nicolas, c'est qui celui-là ?



Tous les matins, au lieu de dire bonjour, Petit Loulou me dit "encore combien de jours avant Saint Nicolas ?". En voilà un  accueil qui me met de bonne humeur ! On a finit par compter les jours sur le calendrier, histoire qu'il se calme.

Oui, parce qu'en Belgique, Saint Nicolas c'est sacré. Bien plus que Noël, en tout cas chez nous. Et Petit Loulou, presque 7 ans (deux jours seulement après Saint Nicolas, conseil d'amie ne faites pas d'enfant en décembre), ne remet absolument pas en question l'existence du grand Saint (Mini Louloute, n'en parlons pas). L'an prochain, il n'y croira sans doute plus ... (snif).

En attendant, on a reçu ce magnifique album, pour rêver encore un peu ...

Si je vous dit que les auteurs sont Ian de Haes et Charlotte Bellière, le duo de "Imagine" (mon album doudou) et de "La petite vieille du rez-de-chaussée"  , bon, vous avez compris que ce n'est pas un énième album marketing sur le Grand Saint.

Ici, on fait la connaissance d'Antoine, au moment où il se fait copieusement engueuler par son instit, qui lui conseille de réfléchir à son comportement. Antoine, pour se consoler, va admirer l'avion dont il rêve dans un magasin de jouets, en soupirant....

Il croise ensuite une loooooogue file d'enfants qui patientent pour aller papoter avec un drôle de monsieur à barbe, habillé de rouge, avec une robe et un chapeau pointu ... "c'est carnaval, ou quoi ?", s'interroge Antoine.


Antoine ne sait rien de Saint Nicolas, et Arthus se charge de tout lui expliquer (le coup de la cheminée, de la lettre, des chaussons, de la chanson et tout et tout, et puis les cadeaux !).

Arrivé devant le grand saint, Antoine avoue qu'il fait plein de bêtises, et qu'il ne peut pas espérer de cadeaux ...



Mais Saint Nicolas voit tout (je le répète tous les jours à mes enfants sous forme de menace, oui oui), et il sait qu'Antoine fait aussi de bonnes et jolies choses :



Qui c'est qui aura donc son cadeau ???



Comme toujours avec Ian de Haes et Charlotte Bellière, c'est juste magnifique. Les dessins sont doux, tendres, auréolés d'une douce lumière et d'une ambiance de féerie et de fête : la nuit bleue, Saint Nicolas qui distribue les jouets, mais aussi la lumière douce du magasin de jouets, véritable caverne aux merveilles.

L'histoire ne se contente pas de présenter Saint Nicolas, mais adopte le point de vue d'un petit garçon ordinaire, qui fait des bêtises, qui se fait engueuler, mais qui, au final, mérite bien son cadeau, car il fait aussi des tas de bonnes actions, sans forcément s'en rendre compte ...

Ce qui me fait penser qu'on a tendance à beaucoup réprimander les bêtises, mais qui pense toujours à féliciter les petites actions du quotidien, un merci/s'il-vous-plaît, une vaisselle faite, de l'aide à la petite soeur, ... ?

Un très très bel album, autant graphiquement que dans l'histoire, qui présente le mythe de Saint Nicolas, en parlant aussi de la vie de tous les jours, parfait pour rêver avec nos petits loups, mais aussi pour réfléchir ....

Merci à Alice Jeunesse pour l'envoi de cet album.

"Saint Nicolas, c'est qui celui-là?", Ian De Haes et Charlotte Bellière, Alice Jeunesse, 2017

mercredi 15 novembre 2017

Coup de coeur papeterie : les Editions de Cortil




En ce mois de novembre où le ciel est blanc, le ciel est blanc cassé (parenthèse Biolaysque refermée), bref, en ce temps de grisaille, j'ai envie de vous parler d'un joli coup de coeur "papeterie" !

Ce sont de superbes cartes postales, illustrées par Myra Vienne, ou "Mon amie Luce", comme elle signe ses dessins. J'ai eu un immense coup de foudre pour celle représentant Mary Poppins (je dois m'identifier à son sac à main, je pense), mais aussi pour quelques autres, tout aussi jolies ...




Girly mais pas trop, pleines de douceur et de poésie, ces cartes ont vraiment un petit quelque chose en plus ... Je compte bien les offrir à mes amies ...



Ces cartes postales sont publiées aux Editions de Cortil, éditeur de jolies choses (entre autres aussi des carnets et des marque pages, OH MY GOD). Leur particularité étant qu'ils soient belges et travaillent avec des illustrateurs belges aussi (oui, parfois je suis chauvine), mais également que leur papier est 100 % écologique.



Bon, malheureusement, on ne peut rien commander en ligne, mais leurs cartes sont dispos dans les papeteries et librairies belges, ainsi que dans les magasins bio, de jouets ou de décoration.

Je ne vous ai mis qu'un exemple, mais j'adore leurs illustrateurs (il y a aussi plein de cartes avec des hiboux tout choupis, c'est important à signaler). En fait, j'ai envie de toutes les acheter, mais c'est comme les carnets, j'en ai trop.

D'ailleurs, je vois pas mal leurs cartes, mais je n'ai pas encore vu de carnets ou de marque-page en magasin (l'Homme me dirait tant mieux , mais soit).

Je vous mets le lien vers le site de l'éditeur, mais , encore une fois, les particuliers ne peuvent pas commander en ligne, ce que je regrette ...

Amis Belges, ouvrez l'oeil en boutique !

lundi 13 novembre 2017

Le dernier vide-grenier de Faith Bass Darling, Lynda Rutledge



Le 31 décembre 1999, Dieu a parlé à Faith Bass Darling, et lui a intimé l'ordre d'organiser un vide-grenier sur sa pelouse. Et voilà la vieille dame fantasque qui étale à la vue de tous antiquités rares, meubles anciens et trésors familiaux, les vendant pour quelques pièces à ses voisins ébahis. Persuadée de sa mort prochaine (genre avant les douze coups de minuit et le nouveau millénaire), Faith se débarrasse joyeusement de tout, pour une bouchée de pain. Et tandis que ses objets du passé disparaissent, ce sont ses souvenirs qui reviennent, ainsi que sa fille Claudia, appelée en urgence pour stopper cette folie, et qui n'a plus vu sa mère depuis des années.  Les drames du passé, les rancœurs et même les crimes vont resurgir à la faveur de ce vide-grenier pour le moins particulier ...


Trouvé par hasard dans un vide-grenier (si, si !), voilà un roman plein de charme, dont la lecture m'a ravie de bout en bout, principalement grâce à l'écriture vive de l'auteur, à son humour et à la personnalité de Faith, vieille dame excentrique qu'on prend tout de suite en affection.

Entre les chapitres au présent se glissent des "certificats d'origine", présentant les objets les plus fameux du vide-grenier, leur valeur et leur histoire, ce qui donne au roman un petit plus, une mise en abîme intéressante (moi qui adore les brocantes et imaginer le passé des objets, j'ai savouré ces intermèdes !).

Un roman qui se dévore donc, une histoire de secrets de famille, de malentendus qui influencent les destins, de retrouvailles familiales, et surtout, une histoire sur notre rapport aux objets, à leur passé et leur transmission.

Une très bonne lecture.





"Le dernier vidde-grenier de Faith Bass Darling", Lynda Rutledge, Babel, 350 p.

jeudi 9 novembre 2017

Comment font les mères pour lire tout leur saoûl ?




Une question existentielle me taraude ces temps-ci : comment lire (beaucoup) et bloguer (souvent) quand on est une mère de famille ?

J'ai toujours énormément lu, depuis toute petite j'enchaîne les bouquins les uns après les autres, je fréquente les bibliothèques (et maintenant j'y travaille !) et les librairies, et je serais fort curieuse de connaître le nombre exact de livres que j'ai lu depuis ma tendre enfance (c'est un de mes fantasmes inavouables).

Mais là ... là j'ai deux minis lecteurs, de presque 7 et 5 ans, et non seulement je me retrouve avec trois fois plus de livres achetés/empruntés/convoités, mais j'ai aussi bien moins de temps pour flâner le nez dans un roman.

J'ai la nostalgie des longues après-midi affalée dans le canapé de mes parents, ma pile de livres de la bibliothèque à côté de moi, imperméable au monde et aux heures qui passent.

Bossant en bibliothèque, j'ai accès à tous les livres que je veux, ce qui me fait en ramener tout plein à lire plus ou moins urgemment (il ne faudrait pas que Mme Michu attende trop longtemps son dernier Nothomb qu'elle a commandé). Mais, pour mon malheur, je n'ai pas pour autant renoncé à en acheter ... comme je suis (relativement) raisonnable, j'essaie d'éviter d'acheter des grands formats (sauf pour mes auteurs incontournables : Delphine de Vigan, Laura Kasischke, Kate Atkinson, Camille Anseaume, ... ils sont tout de même quelques uns), pourtant je fais joyeusement des virées chez mon bien-aimé "Pêle-mêle", librairie d'occasion et fournisseur de trésors, d'où je ressors inévitablement avec un sac qui se déverse avec fracas sur ma pile à lire débordante (quelle poésie).

Et puis quoi ?

Je lis dans le train, qui me fournit donc quasiment 2H de lecture les jours où je travaille (béni soit-il, malgré ses putains de retards). Je lis dans mon lit (mais pas bien longtemps, fatigue oblige) après ma série Netflix ou les soirs où l'Homme impose du foot ou je ne sais quoi qui ne me plaît pas. Je lis parfois en faisant la cuisine quand un bouquin est un méga coup de coeur (et après avoir mis mes enfants devant la télé, oui).

Le reste du temps, je vis ma vie de mère de famille, entre courses, lessives, allers et retours à l'école ou jeu des 7 familles des princesses Disney. Quand mes enfants sont là, et qu'ils s'occupent par miracle tout seuls, il suffit que je me pose avec mon livre et un soupir de satisfaction pour les voir débouler avec une demande urgente "mamaaaaan ?? regarde mon dessin ! mamaaaaaan ! tu joues avec moi ?" . Bref, lire avec mes enfants dans les parages relève de l'exploit (mais je garde espoir car Petit Loulou devient un grand lecteur de Bd, et c'est un plaisir divin de le voir s'installer dans le fauteuil, au retour la bibli, avec son sac de livres - nostalgie toujours). Et bien voilà, me direz-vous, de quoi elle se plaint ? je me plains qu'il me reste une Mini Louloute pas franchement lectrice, et qui me demande pas mal d'attention ces temps-ci.

Pour être honnête, Netflix et toutes les séries géniales que l'on dévore l'Homme et moi n'aident pas du tout (mais on partage quelque chose, je ne vais tout de même pas le délaisser tout le peu de temps que l'on passe ensemble le nez dans mes bouquins, il serait malheureux ;-).

Et les blogs, oula ... quand je tombe sur un nouveau blog coup de coeur c'est la folie : pas plus tard que cette semaine, j'ai passé deux heures sur celui de Galéa, conseillée par Céline (MERCI Céline !).


Voici donc un billet de blabla sans queue ni tête, juste écrit dans la foulée de ma nostalgie de "j'avais du temps pour lire avant, pfff", et conséquente à mon impression de crouler sous les envies de lecture.

Depuis ce blog, et les réseaux sociaux, je ne fais qu'accumuler des envie de romans (merci Instagram, merci les blogs !). J'aime me promener sur les blogs et noter des titres qu'il me faut soudain absolument lire dans la semaine alors que je n'en avais jamais entendu parler avant. C'est pour ça que je blogue et rien ne me fait plus plaisir qu'un commentaire disant "quelle jolie découverte, je vais le lire".

Je suis moins fan évidement de ces billets qui présentent tous le même bouquin en même temps, ce qui a le don de m'exaspérer sur le livre alors qu'il est peut-être super intéressant ...

Mais, entre mon boulot où je commande des livres, et les blogs qui me donnent 1001 envies en même temps, j'accumule, j'accumule et je ne suis plus ... le temps ne suit pas, il me faudrait deux h en plus chaque jour rien que pour la lecture, pour venir (peut-être) à bout de ma pal -  et en même temps qui y arrive ?? ce serait un peu triste, mais je divague.

Je me sens pressée par une envie de lecture de tous les côtés, je voudrais lire plus vite ou allonger le temps, hélas aucun des deux n'est possible.

Alors bien sûr, on peut manquer de temps pour lire sans être mère. Mais le temps libre de la mère est envahi de petites têtes plus ou moins blondes qui lui demandent de l'attention et l'empêchent donc de lire.

J'essaie de ne pas être une mère qui lit à table ou pendant qu'ils prennent leur douche, en répondant par monosyllabes, histoire de donner le bon exemple.

Et pourtant j'en aurais envie.

Comment font les mères pour lire tout leur saoûl ?

mercredi 8 novembre 2017

Emma ne veut pas dépasser



Emma est une petite fille consciencieuse, qui adore colorier en s'appliquant pour ne surtout pas dépasser. Elle s'est installée au jardin et passe ainsi son temps sous le regard bienveillant de sa maman. Elle sent en elle "quelque chose qui la bloque un peu", mais elle ne comprend pas quoi ..



Mais tout à coup, horreur ! Emma a légèrement dépassé !





La petite fille s'envole alors dans une rêverie fantastique ... Elle vole à travers les nuages et le ciel, qui ne sont pas de la bonne couleur ... Emma s'interroge sur ce phénomène et s'entend répondre qu'ils ont "dépassé". "Vous aussi, vous coloriez ? " s'étonne la petite fille. Non, nous avons dépassé nos limites de couleurs, répondent-ils ...




Portée par le vent, Emma rencontre alors des choses bizarres : un oiseau à bec de poisson, qui lui révèle avoir "dépassé ses formes", la lune, qui a dépassé le temps pour s'incruster dans le jour, ainsi qu'un vieil avion, qui, lui, a dépassé le temps ....

Montée à bord de l'avion, Emma rencontre alors un vieil homme, qui a dépassé sa peur pour sauter en parachute. Emma l'accompagne et ils volent ensemble jusqu'au jardin de la petite fille.  



"Tu as bien fait de dépasser", lui dit le vieil homme, "sinon, nous ne nous serions jamais rencontrés". Et ce qui bloquait un peu Emma est parti ...

Voici un magnifique album, tout en poésie, sur la curiosité, le dépassement de soi et la créativité. Sur l'importance de dépasser du cadre aussi, de se laisser porter par la vie et ses surprises, pour aller de découvertes en rencontres extraordinaires ...

Les dessins sont sublimes et sont le grand atout de cet album, qui plaira aux enfants rêveurs ...

Mini Louloute (4 ans et demi) est encore un peu petite pour réellement apprécier l'histoire et son sens, mais les illustrations l'ont ravie (elle qui adore colorier ... sans dépasser !).

Une petite pépite de poésie !

Un tout grand merci aux éditions Circonflexe pour l'envoi de cet album !


"Emma ne veut pas dépasser", Céline Person et Francesca Dafne Vignaga, Circonflexe, 2017

lundi 6 novembre 2017

La fin de la solitude, Benedict Wells



Premier roman traduit en français de l'allemand Benedict Wells, c'est l'histoire de trois enfants, Liz, Marty et Jules, le narrateur, dont les vies seront marquées par l'accident de voiture de leurs parents, à l'aube de l'adolescence. Parachutés à l'internat, ils apprendront chacun à leur manière à survivre, à remettre leurs vies sur les rails, avec plus ou moins de bonheur : tandis que Liz se perd dans la drogue et les relations sans lendemain, que Marty plonge dans les études, Jules se cherche et s'accroche à la belle Alva, la seule qui semble le comprendre.

Leur relation sera un jeu de "je t'aime, moi non plus", faite d'années passées à se perdre et se retrouver, sans dépasser le stade de l'amitié amoureuse, jusqu'à ce qu'Alva épouse l'écrivain préféré de Jules (!) et qu'ils se retrouvent enfin ...

Difficile de résumer ce roman, qui suit les destins de trois jeunes fracassés par le deuil de leurs parents, et qui passent leurs vies à tenter de se reconstruire. Fuite, jeu du chat et de la souris, rencontres avortées, espérance de bonheur en couple, amitié amoureuse,  les vies de Jules, Liz et Marty se croisent et peinent à trouver une stabilité.

Le personnage d'Alva est magnifique, complexe et romantique à souhait, et j'ai adoré suivre Jules dans sa quête de bonheur. L'écriture de Benedict Wells a vraiment une voix, et j'ai plusieurs fois pensé au style de Kristine Bilkau (une autre allemande), dont j'avais adoré "Les bienheureux".

Un roman passionnant et bien écrit, avec de très beaux personnages, à découvrir sans hésiter ...

Et puis, remarque constructive s'il en est, l'auteur est vachement mimi, ce qui ne gâche rien (quoiqu'un peu fluet).


"La fin de la solitude", Benedict Wells, Slatkine & Cie, 285 p., 2017