mardi 24 octobre 2017

Comment lisez-vous, Camille Anseaume ?



Camille Anseaume, je l'ai découverte avec "Un tout petit rien", un coup de coeur, et "Ta façon d'être au monde", deux romans magnifiques et très sensibles, qui m'ont énormément touchée.

Comme ma devise pour ce blog est "qui ne tente rien n'a rien", j'ai proposé à Camille de répondre à mon "Comment lisez-vous", ce qu'elle a accepté de faire avec plaisir.

Quand j'ai reçu ses réponses, j'ai cru que c'était un nouveau roman : Camille Anseaume ne répond pas en une ligne à une question, elle raconte des anecdotes et des détails avec un humour et une écriture qui me ravit (en plus de me rendre jalouse de son talent !).

Impossible de ne pas foncer lire ses romans après avoir lu ses réponses !

Encore merci Camille pour votre gentillesse et bonne route à vous ....



* Votre livre d'enfance ?

Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur. Avec Manouche, mon amie d'enfance, on avait créé le Club des petites filles modèles. Succès modeste, avec deux adhérentes (elle et moi). Mais ambitions très nobles, comme inciter les adultes à arrêter de fumer, et les enfants à se prêter leurs pogs.

*  Celui que vous relisez de temps en temps ?

Je déteste relire des livres autant que revoir des films. Je ne le fais jamais, à deux exceptions : Titanic (deux fois) et "J'étais derrière toi" de Nicolas Fargues, parce qu'il m'avait vraiment chamboulée il y a une petite dizaine d'années (le roman, pas Nicolas Fargues) (quoique, il est très chamboulant aussi). L'été dernier, en vacances chez des amis je suis retombée dessus (sur le roman, pas sur Nicolas Fargues) et j'ai voulu voir si j'étais touchée par les mêmes choses qu'avant. Réponse: oui. ("On ne change pas, on met juste les costumes d'autres sur soi")

* Votre dernière déception ?

 Lolita, de Nabokov (dit-elle en toute simplicité) Ca faisait longtemps que je voulais le lire, mais je n'ai pas pu. Déjà la quatrième de couv' m'avait mise mal à l'aise. "Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais (...) Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. (...)" C'est beaucoup trop beau, trop fin, pour un sujet beaucoup trop dérangeant. Ca fait partie des tabous que je n'arrive pas à transgresser. Je n'ai pas été déçue du livre, en fait, j'ai été déçue de ne pas pouvoir le lire. Donc pour répondre à votre question, ma dernière déception, c'est moi.

* Votre dernier coup de coeur ?

"Jungle", de Monica Sabolo, que je suis en train de lire. Je suis ensorcelée par sa façon de mêler les registres du beau, du tendre, du cruel, du drôle. Je ris quasiment à chaque page (sauf aux premières, qui sont terribles), c'est tellement rare de rire en lisant. Et je viens de finir "Les gens dans l'enveloppe" d'Isabelle Monnin : dans la première partie, il y a des fulgurances dingues absolument partout, chaque phrase est une merveille.

* Papier ou liseuse ?

Je n'ai jamais lu un livre sur un écran. Sauf les miens. Que je suis par ailleurs incapable de lire sur papier. Il faudrait peut être que j'en parle à mon psy. Ah bah non, je n'en ai pas.

* Un genre littéraire favori ? détesté ?

90% des livres que je lis sont écrits par des auteurs français contemporains, et dans 70% des cas, des femmes. (Ca fait beaucoup de chiffres, pardon). Ce n'est pas par choix, plutôt par réflexe, c'est ce vers quoi je vais spontanément, mais je voudrais changer ça. En revanche, je sais que la science fiction, c'est perdu d'avance.

* Le meilleur endroit pour lire ? 

Mon lit. (Je suis une punk)

* A boire, à manger en lisant ? 

Non, j'en profite, c'est un des seuls moments où je ne bois/mange/fume pas.

* Un seul ou plusieurs à la fois ? 

Un seul, sinon j'ai l'impression d'être infidèle, ça me met mal à l'aise et j'ai peur d'attraper des MST.

* Un auteur fétiche ? 

Jean-Louis Fournier, qui m'a donné envie d'écrire.

* Bibliothèque ou librairie ? 

Bibliothèque, puis quand je tombe sur un livre que j'aime, je vais l'acheter et je prends aussi tous les autres du même auteur.

* Une petite manie en lisant ? 

Je corne les pages chaque fois que j'aime un passage, sur certains bouquins, ça pose un peu problème.

* Marque page ou page cornée ? 

Marque page, du coup, parce que les pages cornées, c'est pour les plus jolis passages.

* Combien de livres par mois ? 

Le problème étant que j'ai découvert les séries un peu sur le retard et que j'ai 34 ans à rattraper, en ce moment, je dirais 4-5 livres. (Et 742 épisodes) (il faut absolument regarder The Affair, Bloodline, Rectify, et The Handmaid's Tale)

* Un conseil de lecture ? 

Le prochain livre de mon amie Maud, quand elle se décidera enfin à écrire.




lundi 23 octobre 2017

La vie sauvage, Thomas Gunzig




Un crash d'avion au-dessus de l'Afrique ne fait - à priori - aucun survivant. Mais grâce à (ou plutôt à cause de) Google Earth, 16 ans plus tard, une photo satellite capte la présence d'un enfant blanc, au milieu du peuple africain, bébé lors du crash, et qui a été recueilli et élevé dans la jungle. Ramené à ce qui lui reste de famille sans qu'on lui demande son avis, Charles va découvrir la vie en Europe, avant de tout faire pour rentrer chez lui retrouver la fille qu'il aime.

Premier livre de Thomas Gunzig que je lis, j'ai commencé par aimer l'écriture et le point de départ du roman. Charles qui débarque de la jungle, trouve finalement la vie en Europe aussi sauvage que chez lui. Nous voyons tout avec son regard, et ce n'est pas follement réjouissant : ados désœuvrés voûtés sur leurs Smartphone ou jouant aux jeux vidéos. Adultes au bord du burn out ou pétris d'ennui (la psy et la tante) ...

J'ai d'abord compatis avec Charles, puis je l'ai progressivement pris en grippe. Extrêmement manipulateur, il brûle de rentrer en Afrique rejoindre Septembre, son amour laissé là-bas, et n'y va pas par quatre chemins pour y arriver. Il n'hésitera pas à chambouler les vies de ceux qui seront sur son chemin (chambouler est un bien gentil mot, il va plutôt complètement les anéantir, pour certains), avec une froideur et un calcul qui glace le sang.

Le roman passe donc d'une critique de la société européenne d'aujourd'hui et de ses travers (les réseaux sociaux, l'école, les psys, l'argent, les ados) à une histoire machiavélique qui part complètement en cacahuètes.

Un élément m'a dérangée : le fait que Charles, élevé dans la jungle, soit si féru de littérature et si savant qu'il cite des passages entiers de Baudelaire ou Rimbaud, soit incollable sur la psychologie et son histoire, entre autres, ou s'y connaisse si bien sur les moeurs de l'Europe. Il est censé ne pas savoir se servir d'Internet mais reconnaît une musique de lady Gaga et connaît quantité de choses de la vie occidentale, je n'ai absolument pas compris comment. Et  même s'il est initié à la lecture par celui qui l'a recueilli bébé, son savoir littéraire paraît totalement improbable.


J'ai lu le livre avec intérêt, mais je l'ai refermé sans pouvoir dire si j'ai aimé ou pas, tellement je l'ai trouvé sombre et pessimiste.

En tout cas, il ne m'a pas laissée indifférente, ce qui est déjà pas mal ...

"La vie sauvage", Thomas Gunzig, Au Diable Vauvert, 2017

jeudi 19 octobre 2017

Ma PAL a pris 3 kilos



Un petit article éclair, un petit coup de projecteur sur les trésors trouvés en librairie d'occasion ou chipés au boulot !

* Le nouveau Ken Follett (bon, pas occasion, faut pas rêver, je l'ai offert à l'Homme dans le but sournois de le lire ensuite)

* "La fin de la solitude", roman dont j'ai entendu parler sur la blogosphère (et, ce qui ne gâche rien, l'auteur en photo sur la quatrième est vraiment choupi)

* "Un bûcher sous la neige" de Susan Fletcher, dont j'ai adoré "Les reflets d'argent"

* Une fois n'est pas coutume, je me suis laissée tenter par un polar, "Au lieu-dit de l'étang noir", de Thomas H. Cook, parce qu'il était à 1 € et pour la sombre et belle couverture ...

* "La femme d'en haut", que j'ai à l'oeil depuis quelque temps s'est trouvé sur mon chemin (à 2€, je n'allais pas bouder mon plaisir !)

* "Le train des orphelins", sans doute beaucoup trop triste pour moi mais qui a l'air si beau ...

* "Le portefeuille rouge", titre qui me fait envie depuis très longtemps. Après avoir lu quelques billets sur les blogs, je me décide ENFIN à le lire.

* Du coup, je suis tombée sur un autre titre du même auteur (Anne Delaflotte Mehdevi) , "Fugue", et hop, emporté

* J'ai craqué aussi pour le "Nora Webster" de Colm Toibin, loupé en grand format mais j'aime beaucoup la version poche

* Une découverte, "Dans la remise", avec sa sublime couverture de Klimt et son résumé alléchant mentionnant ma Laura Kasischke adorée

* "Les Proies", le bouquin dont est tiré le film de Sofia Coppola sorti récemment (et que j'ai loupé, ma vie de mère me faisant rater beaucoup beaucoup de cinés).

* Et enfin, pour terminer, une bleuette (rien que la couverture le dit, n'est-ce pas ?) qui m'attire, pour une lecture détente, mais pour laquelle je n'avais pas envie de débourser trop (trouvé d'occasion, chouette !), "La vie en Rosalie"

 

Vous connaissez certains titres ? 

lundi 16 octobre 2017

Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman




Ce roman fort réjouissant se trouvait au rayon "Chick litt" de la librairie, ce qui aurait pu me refroidir un tantinet. Je n'ai pas compris pourquoi il trônait entre Françoise Bourdin et Sophie Kinsella, mais mon instinct me disait qu'il valait mieux que cela (même si j'aime beaucoup L'accro du shopping, hein, quand j'ai besoin de me vider la tête, c'est parfait).

J'ai un truc quand j'hésite sur un bouquin : je lis les premières lignes. En général, je sais tout de suite si l'écriture me parle, ou si ça va faire flop. Si j'ai envie de tourner la première page et que j'aime "la voix" de l'auteur, c'est banco.

Ici, Eleanor Oliphant a passé le test avec brio, j'ai donc acheté le livre, et je l'ai lu avec délectation en quelques jours. 

C'est donc l'histoire d'Eleanor Oliphant, jeune femme un peu spéciale, très solitaire et renfermée, qui ne sait y faire avec aucun des codes de la société. Elle dit ce qu'elle pense cash (c'est d'ailleurs très drôle !), est "auto-suffisante" (comprenez qu'elle n'a pas d'amis mais qu'elle s'en fout), et passe sa vie entre son boulot de comptable, les coups de fil hebdomadaires à "maman" (les guillemets sont importants, sans vouloir spoiler), et sa vodka pour faire passer les week-ends.

Mais la rencontre avec Raymond, l'informaticien de sa boîte, et un vieil homme attendrissant qui fait en malaise juste devant elle, vont bouleverser sa petite routine, l'obliger à s'ouvrir aux autres, et à affronter son sombre passé ...

Disons-le tout net, c'est un coup de coeur ! J'ai vraiment adoré le personnage d'Eleanor, que j'ai trouvé très drôle et attendrissant. Sa solitude, sa misanthropie, son amour du Tesco et de son énorme cabas, ses réparties cinglantes, tout m'a plu. On la découvre petit à petit, et le voile sur son passé se lève lentement ... on comprend qu'elle a vécu un horrible drame qui explique en partie le personnage, et je me suis laissée complètement embarquer. Les personnages secondaires comme Raymond, Sammy ou même "maman" sont savoureux, et l'écriture pleine d'humour et d'ironie. Voir évoluer Eleanor, de sa séance catastrophique chez l'esthéticienne, à son shopping relookage, en passant par les soirées en société où elle doit faire l'effort de se sociabiliser un minimum, est un grand bonheur de lecture.

Qui plus est, le roman est bien écrit, que demander de plus ?

J'ai juste trouvé l'histoire avec le chanteur un peu longuette ... en effet, Eleanor s'amourache d'un pur fantasme, et passe un temps fou à essayer de s'approcher du chanteur qui, clairement, est un gros nase. Mais ça n'enlève rien au rythme du roman, qui est pétillant, drôle et se savoure comme un bonbon légèrement acidulé.

A découvrir donc !





"Eleanor Oliphant va très bien",  (Eleanor Oliphant is completly fine), Gail Honeyman, Fleuve éditions, 2017, 430 pages

lundi 9 octobre 2017

"L'improbabilité de l'amour", une enquête historique autour d'un chef-d'oeuvre perdu




Jamais je n'aurais jeté ne serait-ce qu'un coup d'oeil à ce livre s'il n'y avait pas eu ce billet d'Abracadabooks, merci à elle ! 

Comme elle le dit bien, le titre, le nom prout-prout de l'auteur et surtout le rose et le kitsch de la couverture auraient suffi à me faire passer mon chemin. Comme quoi, les apparences importent, finalement ...

Et pourtant, j'aurais manqué un bon gros pavé (700 pages, ma bonne dame), mi enquête historique, mi satire du monde de l'art, qu'on déguste avec plaisir !

La quatrième : 

Ce jour-là à Londres, les flashs crépitent devant la maison de vente aux enchères Monachorum & Sons. Des collectionneurs de tous bords aux puissants marchands d'art, des oligarques russes aux magnats du pétrole, du rappeur esthète à la star du sport, tous défilent pour une des plus grosses ventes de l'histoire : celle de L'Improbabilité de l'amour, un tableau d'Antoine Watteau, disparu au milieu du XXe siècle et miraculeusement retrouvé. 


Celle qui, par un incroyable hasard, a remis la main sur le trésor dans une petite brocante poussiéreuse se nomme Annie McDee. Fascinée par la poésie et le raffinement du tableau, cette jeune chef cuisinière au coeur tendre va entreprendre d'en percer les secrets. Un périple à travers l'Histoire qui verra l'inestimable toile voyager de l'atelier parisien d'un peintre du XVIIIeà cette petite échoppe londonienne d'aujourd'hui, en passant par les salons cossus de la grande aristocratie européenne...


Gros gros pavé donc, qui met un peu de temps à démarrer, et qui donne la parole à tous les protagonistes de l'histoire, même au tableau. J'ai eu un petit coup de coeur pour le personnage d'Annie, un peu naïve, même si l'envie de la secouer m'est venue plusieurs fois tout au long du récit (mais qu'est-ce qu'elle attend pour aller faire authentifier le tableau, au lieu de le trimbaler au milieu de ses légumes comme un sac à patates ?!).

Une fois installée dans l'intrigue, j'ai retrouvé ce roman avec plaisir plusieurs soirées d'affilées (vous savez, c'est le genre de bouquin tellement gros et mou qu'il tient ouvert tout seul, et auquel vous pensez dans la journée "ah, vivement ce soir, mon canapé et mon pavé" - en mode cocooning).

L'intrigue tient bien le lecteur en haleine, et j'ai regretté que ce fameux tableau n'existe pas, car je mourrais d'envie de le voir. Le procédé narratif qu'utilise l'auteur, en donnant la parole au tableau lui-même, permet de faire une pause dans l'intrigue au présent, et de faire un bond dans l'Histoire, à travers le périple de cette oeuvre vieille de 300 ans, et qui a connu rois, reines, empereurs et nazis ...
La Seconde guerre mondiale et les oeuvres d'art volées aux juifs par les nazis sont également en toile de fond du roman.

Mêlant le suspense, une histoire d'amour et une critique du monde de l'art (ça ne parle que d'argent !), l'auteur réussit à nous passionner tout le long de ce périple. J'ai juste regretté quelques longueurs en rapports avec des personnages secondaires (Barty, Vlad, ...) et que j'ai lues parfois à la va-vite, pressée de retrouver Annie, Rebecca ou le tableau. Le roman aurait été plus condensé et peut-être encore plus passionnant s'il était restreint à ces trois protagonistes ...

J'ai passé un très bon moment de lecture avec gros roman, paru en poche assez récemment (je vous met la couverture ci-dessous). Passez outre vos à priori sur le titre et foncez si vous aimez les intrigues historiques !



"L'improbabilité de l'amour", Hannah Rothschild, Belfond, 2016 (ou 10/18 en poche !)

vendredi 6 octobre 2017

Comment lisez-vous, Aurore ? (du blog "Et pourtant [il] tourne !")




Je continue mes petites interviews littéraires et, entre deux auteurs, voici le portrait d'une lectrice et blogueuse, Aurore,  que vous pouvez retrouver sur son blog  .

" Il parle d'un monde qui tourne, parfois rond : mes coups de cœur culturels, des projets et innovations qui font avancer le monde dans le bon sens; parfois carré : certaines idées sont vraiment farfelues et m'effraie un peu pour demain !"

- Votre livre d'enfance ?  
"La guerre des poireaux", de Christian Grenier
- Celui que vous relisez de temps en temps ? 
"Le journal d'Anne Franck"
- Votre dernière déception ? 
Monsieur Mozart se réveille, de Baronsky : je m'attendais à une fin plus musicale !
- Votre dernier coup de coeur ? 
J'ai beaucoup aimé "conversations avec mon chat", de Jauregui
- Papier ou liseuse ? 
Papier
- Un genre littéraire favori ? détesté ?
Difficile de dire quel est mon favori. En revanche, je n'aime pas les policiers
 - Le meilleur endroit pour lire ? 
Au milieu de poufs !
- A boire, à manger en lisant ? 
Une boisson chaude, le soir surtout, avec une bonne tisane !
- Un seul ou plusieurs à la fois ? 
Il m'arrive souvent d'avoir 2 livres en cours : un dans mon sac, l'autre sur ma table de chevet
- Un auteur fétiche ? 
J'ai adoré tout ce que j'ai lu de Jostein Gaarder
- Bibliothèque ou librairie ? 
Les deux
- Une petite manie en lisant ? 
Je relis souvent les quelques lignes précédentes avant de continuer l'histoire
- Marque page ou page cornée ? 
Marque page
- Combien de livres par mois ? 
1 ou 2
- Un conseil de lecture ? 
"Le monde de Sophie", de Jostein Gaarder  : c'est le plus beau cours de philosophie de ma vie !


Merci à Aurore pour sa participation !


Si vous voulez répondre à mon petit questionnaire littéraire et participer à la rubrique,  envoyez-moi un petit mot (gentil ) à monsacdemaman@gmail.com

mardi 3 octobre 2017

La ballade de l'ours nomade



A la maison, on (surtout je en fait) est très fan de Rebecca Cobb. Souvenez-vous de "Guirlande de poupée" (déjà avec Julia Donaldson), de "Il a neigé !", de "Tante Amélie" ou du "Mystère". J'adore ses illustrations, je les trouve d'une infinie douceur, avec un petit côté vintage.

On est aussi, depuis quelques mois, fans de Julia Donaldson (la maman de "Gruffalo", très connu). On a adoré "La baleine et l'escargote", et  Zébulon", et je compte bien mettre la main sur "La sorcière dans les airs" d'ici peu.

DONC, quand j'ai vu ce nouvel album du duo, j'ai foncé !

C'est l'histoire de l'Ours Nomade, la mascotte de la classe, celui qui passe ses week-end chez les copains de la classe à tour de rôle. Vous avez déjà sûrement vécu cela : votre enfant revient le vendredi soir avec la peluche de la classe, prêt à le traîner partout lui faire vivre des tas d'aventures palpitantes tout le week-end, pendant que vous vous rongerez les sangs à l'idée de le perdre.



Et bien, c'est ce qui arrive à Olivier le Nouveau (il commence bien, tiens, celui-là !).

L'ours nomade tombe de son sac, et dans un égout, tant qu'on y est.

Il voyage donc jusque dans la mer, est repêché dans un filet, se retrouve chez une poissonnière qui le flanque à la poubelle, puis est attrapé par une mouette du Québec, qui le lâche "devant un endroit ultra chouette : la bibliothèque" (là, j'ai savouré).






Et devinez quelle classe va justement à la bibliothèque ? BINGO !

Détail amusant : j'ai reconnu sur les affiches de la bibliothèque les couvertures de livres de Rebecca Cobb ;-)

Les illustrations sont donc à tomber (surtout celles de la bibliothèque, mais je ne suis pas objective) et l'histoire, bien que pas follement originale, bénéficie du phrasé propre à Julia Donaldson, tout en rimes et assez chantante ...

Un très joli album donc, à découvrir sans tarder !

"La ballade de l'ours nomade", Julia Donaldson et Rebecca Cobb, Les éditions des éléphants, 2017

lundi 2 octobre 2017

La librairie de la pomme verte et autres lieux merveilleux



J'en ai un peu marre de la rentrée littéraire. En fait, je suis déçue car je n'ai pas encore le giga-méga coup de coeur. Et je suis lassée de voir les mêmes livres sur les blogs, à croire que tout le monde lit la même chose en même temps. 

Je dis ça, mais y a le nouveau Safran Foer et "Summer" de Monica Sabolo qui m'attendent (et Ken Follett, mais il ne compte pas vraiment dans la rentrée littéraire, si ?).

J'ai donc décidé de me rebeller contre la dictature instagrammesque qui consiste à voir passer partout le même livre et donc à se sentir obligée de le lire, et vite s'il-vous-plaît.

J'ai donc sorti de ma pal un bouquin pêché il y a des mois en librairie d'occasion, "L'improbabilité de l'amour", et j'ai lu, complètement au hasard, "La librairie de la pomme verte" parce que j'aimais son titre et qu'il traînait sur le chariot des retours à la bib (j'y viens).

De quoi ça parle ?

C'est un recueil de 34 textes, par 34 auteurs américains (pour la plupart inconnus et non traduits en français), sur leur librairie préférée.

C'est une ode, un hymne, aux librairies mais surtout aux libraires, à leur passion, leurs fabuleux conseils, et les souvenirs de chaque auteur avec leur librairie.

C'est un manifeste contre Amazon.

C'est passionnant et souvent bien écrit, et même si on ne mettra jamais un orteil à "Book Passage", en Californie, Isabel Allende nous donne furieusement envie d'y faire un tour.

En tant que bibliothécaire, j'ai opiné maintes fois, en tant que lectrice, je me suis régalée. 





Chaque texte est accompagnée d'une jolie illustration de la librairie dont parle l'auteur. Ce sont des textes courts, des souvenirs, des plaidoyers pour les librairies indépendantes, qui m'ont rappelée comme j'aime m'y promener, la magie de ces endroits, leur importance aussi.

Un recueil à lire, à découvrir, pour tous les amoureux du monde de la librairie....




Les seuls auteurs que je connaissais sont Isabel Allende, Fannie Flagg, Dave Eggers, John Grisham, Tom Robbins, Emily St. John Mandel.

Mais ce livre aurait pu être écrit par vous ou moi, l'important n'est pas là. L'essentiel, c'est l'ode aux livres, à la littérature, aux passeurs que sont les libraires, et au rôle que ceux-ci jouent dans la vie d'un enfant, d'un auteur, d'un lecteur.

Un petit bijou, si vous avez envie de changement, entre deux pointures de la rentrée littéraire !


"La librairie de la pomme verte et autres lieux merveilleux", collectif, Les Arènes, 2013